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face aux gafaM et batx, protectionnisme et régulation sont-ils possibles ?

CHAPITRE 1

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EXISTE-T-IL DES MODÈLES ÉCONOMIQUES NON PRÉDATEURS...

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Différence ou similarité, vers quel modèle économique nous emmènent les champions du numérique : GAFA & NATI américains, BATX chinois ? Quelle dynamique et politique pour l’Inde et ses 11.000 start-ups, l’Europe et son RGPD, l’Afrique et sa première licorne ? Quel futur entre la frénésie des Apps, la réémergence des start-ups, la revivification des écosystèmes; entre le « Do it yourself », le « faire », le « Any Time, any where, any how », la reconquête du travail dans un monde où prédominent profit, imaginaire, jeunisme et dépendance technologique ?

RESSOURCES

un tour du monde du numérique

ÉTATS-UNIS

LES GAFAM, UN UNIVERS À LA FOIS INSTALLÉ ET ALTÉRABLE

SOM-gafam-fleche

CHINE

LES BATX ET CONSORTS, UN BRAS DE FER ENGAGÉ AVEC LES SOCIÉTÉS AMÉRICAINES

SOM-chine-fleche

INDE

ENTRE FULGURANCE DU DÉVELOPPEMENT NUMÉRIQUE ET LE REPLI SUR SOI

SOM-inde-fleche

EUROPE

AU-DELÀ DU PROTECTIONNISME POINT DE SALUT

SOM-europe-fleche

AFRIQUE

SOM-afrique-fleche

ENTRE OPPORTUNISME NUMÉRIQUE ET NOUVELLE FORME D'ÉCONOMIE INCLUSIVE ET DURABLE

INTRO

APPLE. Produits informatiques grand public.

1000 Milliards de dollars de capitalisation en 2018

FACEBOOK. Réseau social.

611 Milliards de dollars de capitalisation en 2018

AMAZON. Commerce en ligne.

1000 Milliards de dollars de capitalisation en 2018

MICROSOFT. Produits micro)informatiques.

856 Milliards de dollars de capitalisation en 2018

4450

En milliards de $, la capitalisation des

GAFAM en 2018

68

En milliards de $, les dépenses en R&D des GAFAM

GOOGLE. Moteur de recherche, régie publicitaire.

793 Milliards de dollars de capitalisation en 2018

LES GAFAM, QUI SONT-ILS ?

LES BATX, QUI SONT-ILS ?

ALIBABA. Commerce en ligne.

486 Milliards de dollars de capitalisation en 2018

TENCENT. Opérateur téléphonique, internet.

520 Milliards de dollars de capitalisation en 2018

XIAOMI. Produits informatique, smartphones.

45 Milliards de dollars de capitalisation en 2018

1132

En milliards de $, le montant de la capitalisation des BATX en 2018

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BAIDU. Moteur de recherche.

81 Milliards de dollars de capitalisation en 2018

L'INDE, UNE PUISSANCE NUMÉRIQUE INDÉPENDANTE ?

SNAPDEAL. Autre grand site de vente en ligne indien, basé à New Delhi. En 2015, le groupe chinois Alibaba est entré au capital. En 2017, son conurrent Flipkart a fait une offre d'acquisition d'environ 900 millions de dollars.

15

En milliards de $, le montant engagé pour connecter à internet l'ensemble du pays

11500

Le nombre de startups en Inde

FLIPKART. Site de vente en ligne, c'est le Amazon indien. Il est basé à Bangalore. En 2018, le groupe américain de grande distribution Walmart prend 77% du capital de l'entreprise valorisant ainsi Flipkart à hauteur de 20 milliards de dollars.

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L'EUROPE, TERRE DE PETITES LICORNES

SUPERCELL. Studio de jeux vidéos. Basé en Finlande.10 milliards de dollars de capitalisation en 2018

ZALANDO. Site e-commerce. Basé en Allemagne.

11,5 milliards de dollars de capitalisation en 2018

57

 

Le nombre de "licornes" en Europe en 2018

10

 

 sur les 57 dépassent les 10 milliards $ de capitalisation

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SPOTIFY. Plateforme de Streaming musical. Basée en Suède. 13 milliards de dollars de capitalisation en 2018

JUMIA. E-commerce, livraison repas, booking. Fondé au Nigeria en 2012. Présent dans 14 pays : l'Algérie, le Maroc, la Tunisie, le Kenya, l'Égypte, l'Ouganda, le Cameroun, le Sénégal, le Ghana, le Rwanda, l'Afrique du Sud, la Tanzanie et la Côte d'Ivoire. Il est détenu à 20% par le groupe ayant lancé Zalando en Allemagne. Chiffre d'affaires en 2017 : 502 millions d'euros.

L'ÈRE DES LICORNES EST-ELLE ARRIVÉE EN AFRIQUE ?

MTN.Multinationale dans les télécommunications. Fondée en 1994 en Afrique du Sud et présente dans 22 pays d'Afrique et du Moyen-Orient. Principal marché : le Nigéria avec 62 millions d'abonnés (devant l'Iran avec 48 millions d'abonnés). MTN détient 33% de la maison mère de Jumia

240

En millions, le nombre d'abonnés mobile de TNT

+42%

la progression de la croissance de Jumia en 2018

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ÉTATS-UNIS : LES GAFAM, UN UNIVERS À LA FOIS INSTALLÉ ET ALTÉRABLE

 

Les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) ont structuré cette nouvelle économie et pèsent lourdement sur le marché. La puissance des GAFAM (prés de 4450 milliards de dollars de capitalisation) se développe à travers l’acquisition des concurrents directs (ex : facebook avec WhatsApps et Instagram) et tend à être localement contestée par les Natu (Netflix, Airbnb, Tesla, Uber). Une vague d’entreprises de “nouvelle génération” qui symbolise encore plus la “disruption” numérique : Netflix symbolisant le « streaming », Airbnb l’« hôte », Testla l’« électrique », Uber le «Chauffeur … ou pas ». En attendant d’autres disruptions. 

 

Ce qui fait des USA le leader incontestable de la nouvelle économie mondiale avec une forme d’hégémonie sur les développements technologiques dans ces domaines, mais pour combien de temps ? Au niveau mondial, Google est le premier site le plus consulté et le premier moteur de recherche. Youtube est le premier site de vidéos et le 2ème site le plus consulté.

 

Une forme de course contre la montre aux investissements rémunérateurs à courts termes et la préservation d’une hégémonie locale semble engagée en Asie et en Chine. Deux modèles semblent prédominer : celui du renforcement de son propre business model par l’acquisition de start-ups positionnées sur le même segment de marché; celui de l’exploration de nouveaux marchés par la diversification des acquisitions.

Nous sommes bien en face d’une forme de « prédation ». En termes de dimensionnement, les BATX et licornes chinoises ont investi jusqu’à 57 milliards de dollars dans le tissu de startups local avec cette idée de faire émerger les géants de demain.

 

2,2

En milliards, le nombre d'utilisateurs de Facebook dont 80% sur mobile

16

En milliards de dollars, le budget R&D d'Amazon

soit 11,8% de son CA

POUR 2017, LES INVESTISSEMENTS R&D DES GAFAM REPRÉSENTENT 68 MILLIARDS DE DOLLARS. CELA REPRÉSENTE LE POIDS TOTAL DE LA FILIÈRE AÉRONAUTIQUE ET SPATIALE FRANÇAISE

SOMMAIRE

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CHINE : LES BATX ET CONSORTS, UN BRAS DE FER ENGAGÉ AVEC LES SOCIÉTÉS AMÉRICAINES

 

Fini le temps où l’empire du Milieu se contentait de fabriquer du bas de gamme : il menace désormais les géants de la tech. Le pendant des GAFAM se développe rapidement en Chine avec les BATX (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi) avec déjà près de 1200 milliards de dollars de capitalisation.

 

Comme aux USA, la puissance des BATX tend à être localement contestée par de nouvelles sociétés comme JD.com (37 milliards de dollars, 2nd derrière Alibaba) ou la pépite Pinduoduo (20 milliards de dollars) prête à bondir sur Alibaba) et Huawei (75 milliards de dollars - leader Telecom). Comme les Natu américains, elles symbolisent un vague d’entreprises de "nouvelle génération". Avec un modèle économique proche de celui des GAFAM, elles possèdent deux avantages certains : un public de plus de 700 millions d’utilisateurs d’internet (dont 200 millions en zones rurales) toujours en croissance et un protectionnisme fort en Chine allant jusqu’à l’interdiction de certaines plateformes dont certains GAFAM.

 

La population ayant accès à internet en Chine connaît une croissance sans précédent. À ce jour, plus de 700 millions de Chinois, soit 55 % de la population a accès à internet. C’est deux fois plus que la population d’internautes américains, qui s’élève à 292 millions d’utilisateurs (89 % de la population US). En complétant ces données avec des excès de protectionnisme développés des deux côtés, une plus forte pénétration des sociétés US en Europe, cela laisse envisager une bataille féroce dans les prochaines années. Mais déjà la course au seuil de capitalisation à 1000 milliards de dollars livre son premier verdict avec Apple et Amazon en grands gagnants du côté USA et certainement Alibaba et Tencent dans un futur proche du côté chinois.

55%

de la population chinoise utilise internet contre 89% aux USA

LORS DE LA "JOURNÉE DES CÉLIBATAIRES", ALIBABA RÉALISE POUR 25 MILLIARDS DE DOLLARS DE VENTES ET LIVRE 800 MILLIONS DE COLIS.

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SOMMAIRE

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Siège du groupe Alibaba à Hangzhou / Thomas LOMBARD, designed by HASSELL (architects) CC BY-SA 3.0 from Wikimedia Commons

700

 

 

millions d'internautes en Inde

450

millions d'utilisateurs de smartphones en Inde

700

millions d'utilisateurs d'internet en Inde

LE DÉVELOPPEMENT DE L'INDE SEMBLE NAÎTRE PROGRESSIVEMENT AU CONFLUENT DU MODÈLE PROTECTIONNISTE CHINOIS  ET DE LA NAISSANCE DES MASTONDONTES AMÉRICAINS VOULANT SE DÉVELOPPER SUR LES PAYS À FORT POTENTIEL ÉCONOMIQUE

INDE : ENTRE FULGURANCE DU DÉVELOPPEMENT NUMÉRIQUE ET LE REPLI SUR SOI

 

L’Inde a-t-elle la volonté de développer son indépendance dans le domaine du numérique comme le fait la Chine ? Quand on voit la rapidité de certaines mutations en Inde, on peut penser qu’elle en a les capacités et le dynamisme. Un chantier titanesque a été lancé voici deux ans et demi par le gouvernement indien : connecter les 1,2 milliard d’habitants du pays, tout en développant une palette de services numériques dignes des états les plus avancés. Le 2 juillet 2015, le gouvernement de Narandra Modi a lancé en fanfare « Digital India », un vaste plan pour connecter l’ensemble du pays à internet pour un coût estimé initialement à plus de 15 milliards d’euros

 

Mais l’Inde sait montrer également un autre visage. En effet, le gouvernement du Premier ministre Narendra Modi envisage d'adopter une série de réformes de nature à entraver considérablement les activités des géants de l'Internet américain sur son territoire. L'objectif est de donner la priorité aux entreprises du commerce électronique local, et de les protéger contre la domination des géants américains de l’Internet

 

Par ailleurs, et à l'instar de la Chine, le gouvernement indien plancherait sur un projet de loi pour obliger les sociétés étrangères à stocker les données personnelles des utilisateurs sur son territoire. Le but : reprendre le contrôle des données de ses citoyens et favoriser l'écosystème local pour faire émerger ses propres mastodontes du numérique. 

 

Les prévisions faites en 2015 par des consultants de BNPParibas, restent toujours d’actualité : 700 millions d’utilisateurs d’Internet, 450 millions d’utilisateurs de smartphones, un écosystème performant de start-up indiennes qui connaît la plus forte croissance au monde. Le pays compte actuellement près de 11 500 start-up et ses premières licornes à énorme potentiel comme FlipKart, l’Amazon indien de Bangalore; SnapDeal la seule licorne de New delhi; Swiggy et Zomato qui se livrent une guerre de la livraison de repas; Olacabs un sérieux concurrent pour Uber en Inde; Quikr le site des petites annonces de Bangalore.

 

Le développement de l’Inde semble naître progressivement au confluent du modèle protectionniste chinois et de la naissance permanente de mastodontes américains de la nouvelle économie voulant se développer sur les pays à fort potentiel économique. L’innovation frugale, l’économie solidaire et inclusive font partie intégrante de ce modèle économique. Mais face à l’ampleur des chantiers engagés, l’Inde se donnera-t-elle vraiment les moyens de son développement et de son indépendance sans le support d’autres acteurs du numérique ? Entretenir un tel modèle hybride est exigeant car cela demande de cumuler une forme de repli sur soi, tenir un rôle clé sur la sphère internationale et consentir des investissements colossaux. 

 

D’un autre côté, pourrait-elle maintenir ad vitam aeternam l’image d’un marché colossal faisant fantasmer la planète entière et de surcroit les géants de la nouvelle économie ? Le développement de la Chine et de l’Afrique risquent de venir perturber cette situation. 

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EUROPE : AU-DELÀ DU PROTECTIONNISME PAS DE SALUT

 

Et l'Europe, dans tout ça ? Le Vieux Continent a pris le train en marche et tente depuis quelques années de rattraper son retard. Avec un certain succès, puisque le financement des startups bat des records tous les ans, notamment en France, et que l'Europe permet de plus en plus l’éclosion de licornes (57 aujourd’hui). Plus problématique : parmi ces 57 licornes européennes, seules trois dépassent les 10 milliards de dollars de valorisation (voir ci-contre). Autrement dit : l'Europe est encore très loin de son premier titan (50 milliards de dollars).

 

Les plateformes européennes sont freinées dans leur développement par des avalanches de normes réglementaires dont les puissants étrangers s'exonèrent. Le Vieux Continent semble avoir du mal à jouer dans la même cour que les géants américains et chinois. Près de dix lois en dix ans ont progressivement encadré le secteur de l'économie numérique en France et en Europe, convaincues que la régulation est la solution face à ces géants de l’internet qui vampirisent de manière lucrative les données de leurs utilisateurs et clients.

 

Les bons élèves européens semblent respecter la règle, contrairement aux acteurs américains et chinois décidés à "jouer la montre judiciaire". A titre d’exemple, l’Irlande est vue comme une terre d’asile de ces grandes entreprises ou comme une porte « défiscalisée » vers le marché européen (Ambassade France - S.Aymard). Les contraintes administratives européennes en viennent à peser lourd dans l'activité des géants du numérique et tentent à freiner leurs investissements et actions de R&D. Le gouvernement gère les acteurs numériques américains par la communication et les Européens par la réglementation. Les exemples de condamnation à l’encontre des GAFAM commencent à fleurir de toute part en Europe : 13 milliards d'euros pour Apple, 4.34 milliards d'euros pour Google, possiblement 1.64 milliards d'euros pour Facebook, 250 millions d'euros pour Amazon.

 

Par ailleurs, quand on parle de transformation numérique, tous les pays européens ne sont visiblement pas au même niveau de maturité.  Si nous reprenons quelques-unes des questions posées lors des "10e Entretiens européens d’Enghien" autour des technologies telles que : Intelligence artificielle, Big Data, cybersécurité… Les technologies de l’information dessinent les contours d’une nouvelle ère pour les populations et les États, les économies et les armées, les sociétés et les relations internationales. Tandis que les États-Unis et la Chine sont engagés dans une course effrénée pour la suprématie dans ce domaine, l’Europe est-elle en mesure de rattraper son retard et d’imposer son leadership ? Peut-elle soutenir les efforts des entreprises européennes en la matière tout en accompagnant des mutations qui auront des conséquences à l’échelle de la planète ?

 

Les contours du modèle pour l’Europe semblent se dessiner autour d’un côté, un protectionnisme outrancier à coup d’actions répressives et de lourdes amendes infligées aux « fraudeurs », une flopée de lois relatives à l’économie numérique et d’un autre côté le développement d’une économie numérique permettant néanmoins l’éclosion de licornes, fleurons de notre nouvelle économie européenne. Cependant, il est difficile de discerner une réelle volonté de mettre en avant une dynamique de « made in Europe », laissant plutôt entrevoir pour la croissance économique de nos start-up et licornes une forme de dépendance économique au reste du monde. Est-ce une situation tenable sur le long terme si les grands acteurs américains et chinois du développement technologique de la nouvelle économie dépensent leur potentiel d’investissement à régler les contentieux avec l’Europe… L’Europe a-t-elle vraiment la volonté de gagner son indépendance technologique ? Quelle collaboration est-il possible d’entrevoir dans un futur proche entre les USA, la Chine et l’Europe sur le développement technologique ?

 

Selon IIEA (N.Brady) (lien avec intervention), les USA génèrent plus de 3000 milliards de dollars de valeurs dans le domaine du numérique. Cela condamne-t-il l'Europe à un rôle de consommateur et/ou suiveur ? Sur ce point l’Intelligence Artificielle risque d’être un excellent terrain de jeux, en espérant que ce ne soit pas au détriment de l’Europe (voir le Rapport Cedric Villani sur l'IA) ou l’Europe trouvera-t-elle la formule miracle pour faire émerger des champions du numérique ?

 

SPOTIFY. Plateforme de Streaming musical. Basée en Suède. 13 milliards de dollars de capitalisation en 2018

LES AMENDES CONTRE LES GAFAM

LES PRINCIPALES LICORNES EUROPÉENNES

SUPERCELL. Studio de jeux vidéos. Basé en Finlande.10 milliards de dollars de capitalisation en 2018

ZALANDO. Site e-commerce. Basé en Allemagne.

11,5 milliards de dollars de capitalisation en 2018

13

milliards d'euros contre Apple

1,64

milliards d'euros contre Facebook

250

millions d'euros contre Facebook

4,34

millions d'euros contre Google

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L'AMENDE INFLIGÉE À APPLE PAR L'EUROPE EST ÉQUIVALENTE À L'INVESTISSEMENT ANNUEL EN RECHERCHE & DÉVELOPPEMENT DE LA MARQUE AMÉRICAINE

SOMMAIRE

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MTN (Afrique du Sud) EST LE PREMIER OPÉRATEUR AFRICAIN EN NOMBRE D'ABONNÉS. BASÉ À EN AFRIQUE DU SUD, IL EST PRÉSENT DANS 16 PAYS OÙ IL CONCURRENCE ORANGE OU VODAFONE

L'AFRIQUE SEMBLE VOULOIR UTILISER LES RÉSEAUX SOCIAUX COMME FACILITATEURS DE L'ÉCONOMIE INFORMELLE DE RUE PLUTÔT QUE COMME OUTIL DE CRÉATION D'ENTREPRISES

L'AMAZON AFRICAIN. ADOPTE UN POSITIONNEMENT GLOBAL EN RASSEMBLANT DES SERVICES, DES APPLICATIONS, UN SITE E-COMMERCE, UNE MARKETPLACE, UN SITE DE RÉSERVATION D'HÔTEL, UN SITE DE PETITES ANNONCES ET UN SERVICE DE LIVRAISON DE REPAS.

ET SI LE MODÈLE AFRICAIN RÉUSSISSAIT À PRENDRE LE CONTREPIED DU DÉVELOPPEMENT ACTUEL DE LA NOUVELLE ÉCONOMIE NUMÉRIQUE EN INVENTANT UNE FORME NOUVELLE D'ÉCONOMIE RÉELLEMENT INCLUSIVE ET DURABLE ?

 

AFRIQUE : ENTRE OPPORTUNISME NUMÉRIQUE ET NOUVELLE FORME D'ÉCONOMIE INCLUSIVE ET DURABLE

 

L’Afrique reste pour le moment en retrait des batailles que se livrent les grands acteurs de l’internet américains et chinois, et à moindre niveau l’Europe, l’Inde s’étant reconcentrée sur son propre développement. Ce qui n’en fait pas pour autant un marché à venir non convoité.

 

Beaucoup d’événements symboliques autour de la nouvelle économie avec de nombreuses visites et initiatives des grands acteurs du secteur numérique et autres grands groupes industriels laissent à penser que l’Afrique se met en mouvement et que le temps des start-up et de la première licorne est venu.

 

Ceci va certainement nécessiter de lancer une dynamique à l’échelle du continent et à défaut dans chacun des pays africains, en travaillant à plusieurs niveaux : implanter des centres d’incubation, faire émerger des talents parmi la jeunesse africaine, investir dans la formation technique, en design, en communication, et bien sûr en finance afin d’attirer et fidéliser les investisseurs de demain.

 

La situation semble différer d'une zone à l'autre. Tous les pays africains ne sont pas au même niveau de maturité, ce qui représente une grande similitude avec l’Europe. Le Maghreb, l'Afrique du Sud, le Nigeria ou le Kenya semblent être en pointe dans les domaines des télécoms, de la vidéo ou du commerce en ligne. Ce qui permet à l'Afrique de profiter d'un marché des télécoms désormais mature (3G et 4G, fibre optique).

 

L’Afrique semble vouloir prendre le contrepied de l’économie numérique actuelle en donnant la préférence aux outils tels que les réseaux sociaux (avec Facebook en pôle position) comme facilitateurs de l’économie informelle des rues plutôt que la création d'entreprises de nouvelles technologies. Le problème de l'Afrique semble se rapprocher de celui de l'Europe, tous deux dominés par les GAFAM et probablement les BATX à terme.

 

Outre une généralisation progressive de l’accès aux nouvelles technologies, le continent connaît une révolution des usages. La montée en puissance de l’Afrique s’est accompagnée de l’émergence de start-up qui proposent de nouveaux modes d’utilisation du numérique parfois sous-investis voire inconnus en Europe : nouveaux services de microcrédit-assurance et de transfert d’argent, applications proposant des systèmes d’information de marchés agricoles (parallèle à noter avec Digital Green indien), innovations pour la vie quotidienne des citoyens facilitée (au Ghana, Accra Mobility et sa carte « trotros » simplifiant le transport des taxis collectifs utilisés quotidiennement par la majorité des habitants de la capitale). 

 

La start-up Jumia, ou l’ « Amazon africain », mastodonte spécialisé dans les services et la vente en ligne, livre tous les objets du quotidien en un jour, trois au maximum, dans une grande partie de l'Afrique. Son modèle a permis à la jeune licorne de distancer tous ses concurrents sur un marché qui explose. En effet, Jumia adopte un positionnement global en rassemblant des services, des applications, un site d'e-commerce, une marketplace, un site de réservation d'hôtel, des sites de petites annonces, de la livraison de repas.

 

On peut dire que l’Afrique s’éveille au numérique avec des écosystèmes qui se mettent progressivement en place sur l’ensemble du continent, un tissus de start-up en plein développement, des records de levées de fond et la première licorne. Mais est-ce là l’essentiel pour ce continent ? Et si le modèle africain réussissait à prendre le contrepied du développement actuel centré sur le capitalisme à outrance, en inventant une forme de nouvelle économie réellement inclusive et durable ? Une économie avec comme préoccupation principale le service à la personne ou aux communautés centrée autour du minimum vital pour vivre, du bien-être et de la préservation des racines, de la solidarité et ce à l’échelle du continent ? Et ainsi réussir à faire vivre de nouvelles formes d’action collective, performantes économiquement et socialement. Du protectionnisme national sans le crier haut et fort. Un écosystème dans lequel les géants de l’internet seraient au service de la structuration du commerce de rue pour plus d’1 milliard de personnes, avec une forme d’économie ayant trouvé sa place dans ce nouveau contrat capitalistique.

 

Aujourd’hui, l’Afrique semble être un continent qui ne protège pas les données personnelles de ses habitants face à la montée en puissance de la présence des GAFAM américains et des BATX chinois. Un marché de la donnée qui pourrait néanmoins rester très lucratif pour ce continent…

 

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SOMMAIRE

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INTERVENTIONS

« Les marchés numériques : dynamiques de marché et fragilité des modèles économiques », Alain Rallet

• « Qu'est-ce que l'Inde ? », Virginie Challes

• « L'économie numérique, une géographie paradoxale », Bruno Moriset

 

 

COMPLÉMENTS

• « Alibaba dans la course aux milliards », JDD du 11/11/2018

• « Facebook s'effondre », Le Figaro du 27/07/2018.

• « Cdiscount le français qui résiste à Amazon », JDD du 15/07/2018

• « Jeff Bezos le nouveau maître du monde », L'Obs du 27/09/2018

• « Spécial Inde », Challenges du 08 au 14/03/2018

• « La course à l'Afrique », Courrier International n°1464

• « L'Europe devient une colonie numérique », JDD du 11/03/2018

• « Les règles de Facebook ont été violées », JDD du 01/04/2018

• « Douyin la nouvelle bombe numérique chinoise », JDD du 28/10/2018

 

À PROPOS

CRÉDITS

MENTIONS LÉGALES

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ACCUEIL

CONTROVERSE 1 

EXISTE-T-IL DES MODÈLES ÉCONOMIQUES NON PRÉDATEURS ?

 

CONTROVERSE 2 

DU SOUTIER DU NUMÉRIQUE AU SLASHER : PENSER LE TRAVAIL DE DEMAIN

 

 

Chapitre 1

Tous indépendants, tous prolétaires 4.0... ou sans emploi

 

Chapitre 2

De l'entreprise libérée au néo-taylorisme

 

Chapitre 3

Le collectif de travail, une valeur dépassée ou réaffirmée ?

 

Chapitre 4

Un dialogue social renouvelé ?

Chapitre 1

Face aux GAFAM et BATX, une régulation est-elle possible ? 

 

Chapitre 2

Un modèle économique communautaire est-il possible dans le numérique ?

 

Chapitre 3

La data, nouvel eldorado ou parfait big brother ?

 

Chapitre 4

Capital Humain vs capital technologique

CONTROVERSE 3 

LA FORMATION À L'ÉPREUVE DU NUMÉRIQUE : LE CHANGEMENT DES PARADIGMES

 

 

Chapitre 1

La formation au coeur du changement culturel

 

Chapitre 2

Comment se forme-t-on dans un environnement numérique en constante transformation ?

 

Chapitre 3

Comment reconnaître, valoriser, certifier et qualifier ses acquis ?