L’Inde ou le choc des cultures et le développement numérique à grande échelle
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L’Inde ou le choc des cultures et le développement numérique à grande échelle
MODULE 2
Tout au long de notre année de travail collaboratif nous avons pu débattre et échanger à partir de tout le matériel récupéré lors des conférences, rencontres, visites et tables rondes auxquelles nous avons pu participer. Ce qui nous a permis d’identifier au travers d’une analyse fine des contenus de l’ensemble des restitutions les faits et arguments saillants en lien avec notre controverse. Une façon de lui donner suffisamment de relief et de mettre en valeur les acteurs clés rencontrés. Pour comprendre la genèse d’une controverse, il est toujours intéressant de revenir à l’origine de notre aventure profondément liée à la typologie de notre groupe multiculturel en termes d’idées, de vécu, de sensibilité et de vision des choses autour d’une thème commun « L’impact du numérique » dans l’évolution du monde économique et du travail et ce au travers d’un programme concocté par l’INTEFP. En ce qui nous concerne, nous nous concentrerons sur les données, arguments et divers questionnements directement liés à la mutation des modèles économiques et laisserons le soin aux autres groupes de récupérer les informations liés à leur propre controverse. Nous vous proposons de reprendre les différentes étapes de notre aventure commune, module par module car nous pensons y déceler une forme de chronologie induite par la teneur et le contenu de ceux-ci … de la découverte du phénomène à la prise de conscience collective.
Si nous sommes amenés à considérer les premières définitions d’un Tsunami (1) ou de la métamorphose (2), en regard de notre courte expérience en Inde et les nombreuses rencontres faîtes toutes aussi riches les unes que les autres, nous pouvons d’ores et déjà nous interroger sur l’ampleur de la transformation digitale de l’Inde et de ses conséquences à venir au sein du pays mais également au sein de la planète terre en tant qu’un des acteurs clés de ce monde en construction : pourvoyeur d’opportunités de développement ou acteur clé gagnant son indépendance technologique.....
«Come and be part of the Digital India Opportunities»
NOS ÉTONNEMENTS
Le volontarisme politique des gouvernements fédéral et locaux
A l’échelle nationale, le gouvernement fédéral fixe le cap.
Lancé en 2014, le projet du gouvernement Modi Digital India prévoit de dépenser dans les 5 prochaines années 1,13 trillion de roupies (15,5 milliards d’euros) pour transformer l’économie indienne grâce au numérique (‘“Transform India onto an empowered society and knowledge economy”). Ce programme cadre vise en premier lieu à créer une infrastructure numérique pour permettre à chaque citoyen, même dans les zones reculées (70% de la population est rurale) d’avoir accès à internet. D’ici 2019, le gouvernement ambitionne d’atteindre une connexion mobile de 100% sur le territoire et de permettre l’accès à internet à la moindre localité, même la plus reculée, en plus bien entendu des écoles, universités et lieux publics. Pour remettre cela dans le contexte, 80% de la population indienne n’a pas accès à l’eau potable. Le Make in India est aussi au cœur de cette politique de transformation de l’économie pour que le digital se traduise aussi en création d’emplois, impérative compte tenu de la jeunesse de la population. L’objectif est d’avoir d’ici 2020 une balance commerciale équilibrée sur l’économie digitale.
Deuxième pilier de ce programme cadre, le basculement dans un e-gouvernement avec la mise en place de services administratifs et gouvernementaux totalement digitaux d’ici 2020. Cela implique la digitalisation des services aux usagers à travers un portail unique mais aussi du fonctionnement administratif lui-même. En lien avec ces ambitions, le projet Aadhaar vise à attribuer à chaque Indien une identification numérique à 12 chiffres contenant son identité, mais aussi ses données biométriques (empreintes digitales, iris et visage). En six ans, les informations d’un milliard d’individus ont été collectées pour ce qui est sans aucun doute la première opération de recensement de cette envergure– puisqu’elle a donné une existence officielle à des personnes qui en étaient dépourvues jusque-là (il n’y pas de carte d’identité en Inde).
Cela va aboutir aussi à la création de la plus grande base de données biométriques du monde. Les 250 millions de personnes restantes devant être enregistrés cette année. L’objectif affiché : interconnecter la population pour qu’elle puisse véritablement toucher les prestations sociales en luttant contre la fraude puisqu’on estimait à 85% le taux de programmes sociaux à destination des plus pauvres « captés » par un autre que le bénéficiaire, mais aussi avoir des données mises à jour pour la perception ou l’interruption du versement de ces aides. L’enjeu est également celui de l’accès aux soins médicaux, et de « bancariser » la population puisque l’intégration à ce fichier s’accompagne de la création facilitée d’un compte bancaire pour percevoir les prestations (le taux de bancarisation a doublé depuis 2011 pour atteindre plus de 70%). Cette « carte d’identité numérique », qui contient par ailleurs d’autres données personnelles, doit également permettre l’accès au e-gouvernement et à la nouvelle économie numérique puisque l’ouverture d’une ligne mobile est encouragée ainsi que le mariage d’un numéro de téléphone à son identité numérique afin de faciliter les transactions financières (envoi d’argent sur un simple numéro de téléphone).
Une économie digitale est également une économie sans cash pour le gouvernement. La décision de ce dernier, en novembre dernier, de retirer du jour au lendemain plus de 80% de billets en circulation (des billets de 500 et 1 000 roupies) est un moyen pour le moins radical et qui manifeste également ce volontarisme politique. Impactante pour la croissance à court terme (on parle d’un point voire de deux points de moins sur le PIB), cette mesure est présentée comme un moyen de lutter contre la corruption et l’économie informelle en garantissant la traçabilité des échanges et donc le prélèvement des taxes. Plus de 90% des échanges se faisaient en cash. Cette démonétisation a permis un boom des services de paiement par téléphone mobile dans un contexte de raréfaction de l’argent liquide. La fintech – finance et technologie – est sans aucun doute la grande gagnante immédiate de l’opération dans un contexte où Mobikwik leader sur le marché, car premier entrant, peinait à s’imposer comme moyen de paiement et a multiplié par trois son parc d’abonnés et par deux celui de marchands en l’espace de deux mois. Même des rickshaw acceptent ce mode de paiement par exemple. Forte de ces 40 millions d’utilisateurs de son application, la startup créée en 2009 prévoit de travailler avec des banques pour proposer des micro- crédits en se fondant sur les données collectées. Plus de 292 millions d’Indiens disposent aujourd’hui d’un smartphone (sur un total de un milliard de téléphones mobiles), mais ce chiffre connait une croissance exponentielle.
Le relai au niveau local, l’exemple de l’Etat du Karnataka
Bangalore, Silicon Valley indienne, ambitionne d’ici 2020 de devenir le premier hub pour l’innovation en matière d’objets connectés au monde.
La réussite de cette ville est le fruit de l’héritage en matière de formation, et donc de salariés qualifiés, et de politique industrielle qui a permis à la ville de saisir les opportunités offertes par les stratégies d’off-shoring de l’industrie informatique américaine qui a démarré dès la fin des années 90s. Les Britanniques y avaient installé le premier centre de production aéronautique en Inde. Sur cette base, à l’indépendance, le gouvernement indien a souhaité en faire la capitale nationale de la recherche scientifique et technologique, notamment dans les industries électroniques. Mais Bangalore est aujourd’hui plus que la bénéficiaire des transformations des systèmes productifs des pays développés et d’une nouvelle division internationale du travail. La ville est située à la 15e place des meilleurs écosystèmes pour les startups, elle accueille 27% des 4750 startups indiennes et est la première pourvoyeuse de licornes du pays. C’est aussi un pôle d’innovation reconnu pour l’industrie des effets spéciaux, animation et jeux (Technicolor faisant office de champion) et de la biotech. Et l’état du Karnataka mène une politique qu’il qualifie de « pro-active » pour la hisser encore plus haut dans le classement : environnement favorable – entendre débureaucratisé – pour les entreprises, politique de capitalisation et de financement des startups, investissements lourds pour créer les infrastructures, efforts de qualification de la main-d’œuvre qui associent fortement les entreprises privées. L’ambition est que la ville occupe, d’ici 2020, la première place dans l’innovation en matière d’objets connectés.
Et de fait, startups et grands groupes profitent de l’environnement ainsi que de la dynamique d’innovation de la ville. Philips Healthcare y a installé son centre mondial de R&D, Technicolor un campus, Décathlon y développe son e-commerce, Société Générale et Airbus y ont établi des accélérateurs verticaux de startups. C’est aussi là-bas que l’Alliance Renault-Nissan a créé la Kwid, cette petite voiture inspirée de l’ « innovation frugale », ou comment faire mieux avec moins, qui lui a permis de percer dans le marché indien. Se fondant sur une approche d’innovation inversée, les ingénieurs du constructeur automobile ont dépouillé les modèles habituels des fonctionnalités non essentielles sur le marché indien et proposé une voiture accessible (3500 euros) répondant aux attentes, qui ne sont d’ailleurs pas nécessairement basiques, de la population.
Les perspectives ouvertes par le digital sont enthousiasmantes et contrastent avec nos craintes suscitées par le tsunami digital
Toutes les retombées positives du digital revêtent une dimension supplémentaire quand on se situe à l’ «échelle indienne», car la numérisation est aussi la promesse de relier les communautés les plus éloignées à l’accès aux biens et services essentiels là où sans le digital cela n’aurait pas été possible. Accès des plus pauvres aux prestations sociales, lutte contre l’économie informelle qui est un frein au développement du pays (10% de la population paye des impôts), e-santé et e-formation et e-éducation, le développement des smart cities dans des villes polluées et engorgées, etc..
Philips Healthcare travaille notamment à des équipements médicaux des centres de santé éloignés simples d’utilisation et connectés afin que les médecins et spécialistes (en sous- effectif en Inde) dans les hôpitaux puissent analyser les données.
Les ONG ou agences gouvernementales ont bien saisi le potentiel. Côté ONG, Digital Green, (financé par la Fondation Bill Gates) a construit une plateforme digitale qui met à disposition des vidéos pour aider les agriculteurs à améliorer le rendement de leur production et à les éduquer en matière de santé. Partant du principe que les populations rurales sont plus sensibles aux messages véhiculés par leurs pairs que des messages diffusés dans les médias, l’organisation offre la plateforme et accompagne les agriculteurs « progressistes », ceux équipés d’un smartphone, à produire du contenu sous des formats lisibles en bas débit et qui seront promis par d’autres agriculteurs « progressistes » dans leur communauté. Cette association travaille en lien avec les collectivités locales et le digital « amplifie » les messages des travailleurs sociaux. Plus récemment, l’ONG a mis en place un circuit qui permet au fermier dans des zones reculées de mutualiser le transport de ces marchandises et de les écouler sur un marché au prix réel. L’application garantit la mise en contact et la transparence du processus.
Autre exemple de ce que permet le digital, le KSNDMC, une agence autonome rattachée à l’état du Karnataka, très exposé aux catastrophes climatiques, informe les agriculteurs par sms des conditions climatiques et des catastrophes naturelles pour qu’ils puissent s’y préparer et leur fournit même des préconisations gratuites – élaborées automatiquement sur la base des remontées en temps réel des informations sur l’état des sols – pour améliorer le rendement de leur récolte.
Dans sa politique cadre 2015-2020 sur l’innovation, le gouvernement du Karnataka prévoit de faciliter l’émergence de 25 solutions technologiques innovantes ayant un impact social tant dans le domaine de la santé, que de la sécurité alimentaire, ou encore de l’environnement et de l’éducation. Et à cet effet, l’initiative « réseau d’incubateurs de nouvelle génération» (New Age Incubation Network) – qui sont installés au sein de centres de formation (écoles, universités) identifiés – vise précisément à soutenir les projets de startups portés par des étudiants qui répondent à des problématiques locales.
L’enthousiasme communicatif de nos interlocuteurs sur les perspectives qu’offre le digital à ce pays contraste fortement avec nos inquiétudes à l’égard des transformations à l’œuvre. Devant ces objectifs tous plus louables et nécessaires les uns que les autres, les préventions habituelles des Européens sur les enjeux de protection des données, le «parrainage» de nombreux projets par des GAFA, des partenariats public/privés clairement en faveur des multinationales étrangères et très peu pilotés par les pouvoirs publics ou encore l’accès au grand fichier national d’identité par des entreprises qui délivreront des services numériques pour permettre le paiement biométrique notamment s’effacent. Elles sont au mieux ignorées par nos interlocuteurs quand on ne nous répond pas qu’elles sont « philosophiques ». Seule la cybersécurité et le stockage des données sont clairement identifiés comme des enjeux critiques. Et de fait, le facteur d’amplification permis par le digital joue à plein dans un pays dont la dimension et sa ruralité même est un obstacle à l’efficacité des politiques d’amélioration du niveau de vie.
Des inquiétudes partagées sur l’adaptation des compétences et l’adaptation des usages
Deux points communs toutefois nous rapprochent des Indiens : la question de l’évolution des compétences et celle de l’acculturation des citoyens à ces nouveaux outils. En parallèle, le gouvernement indien a lancé un grand programme de développement des compétences. Le programme Digital India contient également un volet dédié à la création de capacité du citoyen pour qu’il s’empare du numérique, ce qu’un de nos interlocuteurs a nommé « alphabétisation numérique », terme qui prend une connotation particulière dans une population au taux d’illettrisme important. Les compétences numériques vont-elles devenir prioritaires sur l’apprentissage de l’écriture et de la lecture ?
QUELQUES PISTES GÉNÉRALES DE RÉFLEXION
• Pourquoi Delhi et Bangalore sont les 2 villes qui sont immédiatement cités par celles et ceux qui ont participé à ce type d’expédition ?
• Quel rapport entre le Pays et les Etats. Qui gouverne vraiment ? La complémentarité des grandes impulsions indispensables pour provoquer les grands bouleversements à l’échelle du pays ou les réalités du terrain indispensables au développement local :
« Agir local & Penser Global ».
• Que retenir de cette énergie, ce positivisme, cette foi en l’avenir, cet enthousiasme indien dans la transformation de notre société française vers le numérique ?
• Pourquoi le souci de simplicité est au carrefour de toutes les réussites indiennes du moment ?
• Au-delà de la conquête des marchés court terme proposés par la nouvelle économie, quels moyens l’Inde est prête à développer pour gagner son indépendance technologique ? L’accès à l’espace de stockage risque d’être de plus en plus difficile, surtout pour une population aussi importante....
• Combien de temps, l’Inde restera-t-il le pays avec des marchés attractifs et recherchés ? Opportunisme ou développement durable ?
• Que retenir de la dynamique de mise en œuvre des grands programmes avec des décisions « au pied du mur » mais qui se traduisent par une vague gigantesque d’adhésion et souvent dans des durées qui questionnent..... Quand l’opportunisme rencontre le gigantisme du pays....
• Que retenir de la complexité de cette vie au quotidien empreinte de misère pour certains et d’opulence pour d’autres mais avec comme valeurs communes l’entraide, la solidarité, le respect de l’autre et l’humilité ?.... Peut-être l’envie de réussir autrement et le berceau de l’innovation frugale.
• Que penser de la sur représentation des agriculteurs (70 % de la population) ? Opportunités de décloisonnement, désenclavement de l’activité, accès à de nombreux services dont la santé et le commerce, partage de savoir-faire, ...? Eloignement du métier cœur et perte progressive d’une partie de l’économie indienne au détriment de l’urbanisation.... Exode rurale !
En regard des données récoltées, de la profondeur du rapport d’étonnement, de la richesse des rencontres et des débats, ne doit-on pas conclure que l’Inde vit actuellement un Tsunami « Numérique », en allusion à la taille de ce pays et l’ampleur de ces programmes, pour mieux se métamorphoser en un pays majeur, acteur de premier plan dans la construction du monde et de la nouvelle économie.
QUE NOUS APPREND L'INDE ?
Notre deuxième niveau de questionnement qui vient dans un premier temps renforcer le précédent. Le potentiel proposé par l’Inde lui permet d'offrir tout un ensemble d’opportunités en termes de transformation numérique et ce à une échelle gigantesque. Ce développement ouvre les portes de la réflexion autour de la construction d’écosystèmes tels que l’« e-santé » ou l’« e-agriculture ou l’aGIGculture » basés sur des logiques de plateforme et de dimensions communautaire et collaborative face aux grands acteurs du numérique.
Ici, l’innovation se fait entre frugalité et « do it yourself » et le développement de start- ups / Apps jusqu’à atteindre le saint graal : «Devenir une licorne».
Le développement du capital humain se fait malgré tout dans un contexte de technologies et de services. Apparaît également une forme de modèle économique entre le commerce en ligne et la présence physique locale car au final il n’y aurait qu’un seul marché (ex : Decathlon, BigBasket).
Avec en tête l'idée que le bienfondé d’une action de solidarité ou d’équité risque de basculer dans les méandres de la nouvelle économie et être vampirisée par les acteurs du numérique et de l’ubérisation avec un contrôle central....
BERCEAU DE L'INNOVATION DISRUPTIVE, BANGALORE PROPOSE 3 ECOSYSTÈMES, 140 INCUBATEURS ET ACCÉLRATEURS, 4750 START-UPS EMPLOYANT PLUS DE 100.000 TALENTS AVEC UN OBJECTIF DE 20.000 START-UPS EN 2020
L’ÉTAT DU KARNATAKA A SON PROPRE PLAN DE TRANSFORMATION NUMÉRIQUE : E-GOUVERNANCE, DIGITAL INFRASTUCTURES, MAJOR E-GOUVERNANCE PROJECT IN STATE, SERVICE CITOYEN
DIGITAL GREEN : PROGRAMME PERMETTANT L'APPROPRIATION PAR LES AGRICULTEURS DE LA TECHNOLOGIE ET DE LA VIDÉO POUR MIEUX PARTAGER LEUR SAVOIR-FAIRE
ASSOCIATION PHILIPPS-NIGHTINGALES : OBJECTIFS D'ACCESSIBILITÉ AUX SOINS, SOIGNER 2 MILLIARDS DE PERSONNES EN 2030, AMÉLIORER L'ORGANISATION DES SOINS
AIRBUS BIZLAB : POSITIONNÉ À BENGALORE, CE DISPOSITIF PROPOSE L'ACCÈS À UN ÉCOSYSTÈME D'INNOVATION PLUS LARGE ET DE FAIRE PARTIE D'UNE COMMUNAUTÉ OUVERTE ET ENTREPRENEURIAL AU SEIN D'AIRBUS
RESSOURCES
SYNTHÈSE
• Programme du module 2
• Voyage préparatoire
• Prise de notes
• Restitution du Module 2
INTERVENTIONS
• «Stealae Technologies»
• «3MW - Solar Thermal Biomass Hybrid Power Plant», CSTEP
• «ROOFTOP PV TOOL: LiDAR and GIS Web-Based Application in Bengaluru, Karnataka», Solar Energy Team - CSTEP
• «Integrated urban sanitation decision support tool», CSTEP
• «Digital India : a program to transform India into a digitally empowered society and knowledge economy», Akilur Rahman
• «Frugal innovation : healthcare @ Philips», Ajit Ashok Shenvi
• «National Skill Development Agency (NSDA)», Nidhi Gautam
• «L'Inde, terre de conquête», Thibault Fabre
• «Technicolor India»
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